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Nuages d'Eté

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.12/5

vos avis

14 critiques: 3.8/5

visiteurnote
zybine 4.5
Pikul 3.75
OshimaGosha 4
Omerieux 3.75
Mounir 3.75
Miyuki 2.75
k-chan 4.5
hkyume 4
Chip E 3.5
bazdebaz 4
Bastian Meiresonne 4
Bama Dillert 4.25
Anel-kun 3.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

superbe drame familial et rural

Nuages d'été est vraiment un des plus beaux Naruse qui puissent se voir. L'argument est à la fois conjugal et rural puisqu'il est question i) de mariages arrangés, de volontés contradictoires des parents et des enfants et autres motifs familiers des films d'Ozu, ii) de l'introduction dans les campagnes de la nouvelle loi sur les successions imposée par l'occupant américain et qui visait à éviter que tout le patrimoine revienne au seul aîné de la famille. A ces enjeux s'ajoute deux traits caractéritiques du cinéma de Naruse : le portrait du déclassement social, les propriétaires terriens devenant ici les laboureurs de leurs anciens métayers, et la critique de la tradition qui étouffe les aspirations individuelles (pathétique portait du génial NAKAMURA Ganjiro, patriarche qui fut victime - son père répudiant sa bru - et devient bourreau - en essayant d'imposer à ses enfants des mariages ou des professions qu'ils refusent). Au plan formel, c'est très impressionnant. Le scénario parvient sans effort à mêler les angoisses des dix ou douze personnages principaux que contient le sujet ; la photographie illumine les superbes rizières japonaises de toutes les teintes de l'été. Le plan final de la veuve de guerre repiquant seule sa rizière après avoir renoncé à l'amour est sublime. Si vous aimez East of Eden de Kazan ou Home from the hill (Celui par qui le scandale arrive) de Minnelli, vous adorerez cette oeuvre forte et puissante, qui a peu d'équivalents en termes d'ambition romanesque dans le cinéma japonais de l'époque.

01 novembre 2004
par zybine


Semailles et Moissons

Avec Nuages d'Été, Naruse commence à entrer dans le crépuscule d'une carrière de cinéaste, cette dernière période où l'on aime à approfondir ses thèmes favoris et à faire de bonnes scènes plutôt que d'entretenir une véritable progression dramatique. Vu la qualité du présent matériau, on ne s'en plaindra pas: le dialogue, abondant, est finement ciselé et jamais gratuit, la variété de personnages apporte au film un côté extrêmement vivant malgré son ton contemplatif, les acteurs – pour la plupart familiers si on connait un tant soit peu les filmographies d'Ozu et de Kurosawa – sont tous sans exception remarquables et la composition des cadres laisse sans voix. Au lyrisme de Nuages Flottants et à la mélancolie du Grondement de la Montagne, Naruse préfère ici une certaine désinvolture, une sérénité rassurante qui ne fait pourtant pas oublier la force du propos. La couleur et le Tohoscope – double luxe que le réalisateur s'offrira fréquemment au début des années 60 avant de revenir à une esthétique plus sobre – donnent à l'œuvre une patine incroyable. Un beau film qui s'écoule comme un long fleuve tranquille.

13 décembre 2012
par Chip E


Les derniers gens de la rizière

Ce film de Naruse est une nouvelle fois un parfait témoignage d'une époque désormais révolue. La différence générationnelle se créant au lendemain de la guerre, la libération des mœurs, l'invasion progressive de la modernité (magnifiquement illustrée par des pylônes électriques et usines en arrière-plan des rizières de campagne), l'affirmation des enfants par rapport à leurs parents; tout ceci constitue un avènement important des mœurs à venir. Plus bavard que d'accoutumé, les dialogues brillamment écrits sont de première importance pour saisir tous les comportements et motivations humains. Rares sont les réalisateurs, qui aient pu cerner avec autant de réalisme la nature humaine. Chaque personnage a des forces et faiblesses, aucun ne présente des traits caricaturaux. L'histoire ressemble d'avantage a un instantané d'une tranche de vie de différents personnages et se révèle absolument passionnant dans sa banalité. Une oeuvre très mûre pour un très grand réalisateur trop méconnu.

20 juin 2005
par Bastian Meiresonne


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